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19 août 2011 5 19 /08 /août /2011 15:26

Comme quoi, à l'époque de nos lointains aïeux, en Tarentaise aussi ils faisaient la bringue...

Et oui, que ce soit à Billième, en Tarentaise et même en Corse... , ces lieux de fêtes, de médecines, de spiritualité, de ??? (toujours inexpliqué) existaient !

Nos anciens avaient décidément un savoir que nous n'arrivons pas encore à connaître. Et comme pour le foot, l'informatique ou la pétanque, certain(e)s y trouvent un intérêt et une passion. C'est bien !

Bonne lecture,

Article de journal :

pierre à cupules 

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16 mars 2010 2 16 /03 /mars /2010 18:54

La famille de Billième n’est pas éponyme de notre village. Les noms des familles nobles se constituaient souvent en prenant le nom d’un lieu ou d’une paroisse, et non l’inverse.

La particule « de » est une préposition marquant l’origine géographique de la famille ; si elle peut éventuellement indiquer une possession de terres ou de suzeraineté. Elle n’indique pas le statut de noble, ni ne l’implique. De nombreuses familles nobles de Savoie  n’avaient pas de particules, ni toujours d’armoiries.

L’origine du nom Billième a plusieurs hypothèses :

        D’après  le  chanoine  Gras,  dans son  « Dictionnaire des noms de lieux de la Savoie »,  cette  dénomination serait issue d’un nom de personne, un certain Billiemaz.

        Le chanoine Secret  a  une autre hypothèse  étymologique :  le nom de Billième serait d’origine gauloise, et il serait constitué à partir du nom de la déesse gauloise Belisama,  ce qui signifie  en langue celte « la très puissante ».

D’autres villes et villages possèdent un nom ayant la même origine dans la mythologie et le panthéon celtique, comme bellème dans l’Orme, Belime dans le  Puy de Dôme,  Blima dans le Tarn ou   Belisama  en  Angleterre. La  déesse Belisama et le dieu Lug, (cf Lugdunum, littéralement la colline de Lug qui est devenu Lyon) constituait comme Zeus et Athéna dans la mythologie grecque,    le symbole  de  la  puissance  et  de  la  sagesse dans l’Olympe des divinités gauloises.

L’hypothèse du chanoine Secret nous semble plus étayée que celle du chanoine Gras de par son étymologie et la date de formation du nom : les toponymes d’origine gauloise ne sont en effet pas rares à Billième et antérieurs aux toponymes d’origine latine, bien que parfois latinisés ou francisés au fil du temps.

Billième a changé plusieurs fois de seigneurs au cours de son histoire ; des familles nobles s’y  sont succédé, certaines se sont éteintes, d’autres ont été dépossédées de leurs titres et de leurs biens par le fait du duc de Savoie.

Nous allons rappeler ces illustres lignée des de Billième, de Mareste, de la Forest, de Bavoz, de Mareschal-Luciane et d’autres dans les chapitres suivants.

Mais avant d ‘évoquer ces nobles familles, nous rappelons quelques règles de base de l’héraldique, de l’armoirie et des blasons.

L'héraldique (généralités)

L'héraldique est la science des armoiries (étude des signes identificatifs attribués à une personne).

Le blason est la grammaire de l'héraldique.

Les armoiries apparaissent au 12ème siècle, à l'époque des Chevaliers de la Table ronde et de la légende arthurienne ; elles ont une origine féodale, (milieu du 12ème siècle, Chrétien de Troyes).

Les armoiries sont nées du fait d'une nécessité militaire et guerrière : le chevalier combattant méconnaissable sous son casque et son haubert doit se distinguer extérieurement pour permettre son identification rapide et la distinction de son camp (ami-ennemi) lors des combats.

Une cause plus générale est aussi à l'origine de la naissance des armoiries : la société occidentale féodale se réorganise, l'armoirie est un de ses signes distinctifs nouveaux.

La fixation stable des noms de famille (11ème-12ème siècles) est contemporaine de la naissance des armoiries.

Les armoiries sont individuelles et liées  à une personne, puis elles deviennent familiales et héréditaires.

Ce système de signes est né hors de l'église.

Au 13ème siècle, l'Eglise commence à s'intéresser à l'armoirie.

Un quart des armoiries sont ecclésiastiques, (15ème siècle).

Les armoiries ne sont pas réservées aux nobles, ni un signe de noblesse. Elles concernent les femmes au 12ème siècle, les clercs et les paysans au 13ème siècle et les villes aux 13ème et 14ème siècles.

Le statut de noble s’acquiert en Savoie par lettre patente délivrée par le comte puis par le duc de Savoie, ou par reconnaissance de fait(s) ou d’action(s) exceptionnel(s) et avalisé ensuite par le souverain savoyard. Ce statut de nobles est révocable en cas de faute ou de manquement grave envers le comte puis le duc de Savoie (ce qui a été le cas de la famille « de Billième »).

Les papes ont été parmi les derniers à se doter d’armoiries (Nicolas en 1280, Boniface VIII. Jean XXII ajoute la tiare pontificale, puis deux clés en écu au 14ème siècle).

Les éléments du blason

Les couleurs

Le nombre de couleurs est limité à six ; leurs dénominations suivent un code propre à l’héraldique :

                                   rouge : gueules

                                   bleu : azur

                                   noir : sable

                                    vert : sinople

                                   jaune : or

                                   orange : orangé

Les couleurs sont absolues, sans nuances.

Des deux métaux, l'argent (blanc) est supérieur à l'or (jaune).

Le bleu, d'abord discret, a été valorisé par le roi de France (le blason royal est formé de lys blancs sur fond bleu).

Deux fourrures sont représentées : l'hermine (noir sur blanc) et le vair (bleu et blanc).

La couleur verte est la moins fréquente en héraldique. Elle est le symbole de la joie, de la hardiesse, de la jeunesse ; la couleur verte symbolisée par l’émeraude, est techniquement difficile à obtenir, cela explique aussi sa relative rareté.

Les figures

Le répertoire des figures s'est ouvert au fil du  temps. (La ville d’Orly, par exemple, s'est enrichie d'un avion stylisé au 20ème  siècle).

Un tiers des blasons sont blancs, un tiers représentent des animaux, un tiers des végétaux, ou animaux, ou des parties du corps humain.

Au 12ème siècle, dans le bestiaire héraldique, l'ours est remplacé par le lion qui devient le roi symbolique des animaux, dans l’imaginaire médiéval.

Sanglier, loup, cerf, lion, aigles et coqs sont omniprésents.

Le cheval et le faucon sont peu représentés aux 12ème et 13ème  siècles.

Le mois de mai est le plus représenté dans les paysages illustrés de l’héraldique : il symbolise le renouveau, la vitalité et la continuité de la vie.

L'art héraldique

L'héraldique a créé son propre style.

Les armoiries sont nées sur les champs de bataille, elles devaient donc être visibles de loin, stylisées, pour répondre à la nécessité de se reconnaître à distance et rapidement.

Le style héraldique exerce toujours son influence aux XXème et XXIème siècles : les drapeaux ou les panneaux de signalisation en gardent le code  et les six couleurs dans le monde entier ; cet art codé, précis, d’utilisation souple, facile et rapide à interpréter, né en Europe occidentale s’est répandu du fait de son caractère pratique, simple et efficace.

Les armoiries se compliquent au fil du temps : d’un simple dessin géométrique (blason) peint sur le bouclier, les armoiries ont agrandi leur espace (casque, cimier, écu) et leur signification s'est peu à peu personnalisée (adjonction d’une devise, marques des origines avec la figuration des quartiers de noblesse).

La symbolique héraldique

Le symbole est à l'œuvre dans tous les domaines de l’hiéraldique.

Les figures et les couleurs ont la même symbolique que dans le monde réel profane.

Les armoiries subissent les effets et transformations du temps et de l'espace (variantes selon les régions).

Les armoiries s’enrichissent des sciences et des cultures locales.

L'héraldiste a besoin du phylologue, du linguiste et de l'historien de  l'imaginaire.

Les armoiries littéraires et imaginaires sont plus faciles à étudier et à interpréter.

Les armoiries sont d'origine profane et laïque, puis adoptées par l'Eglise.

Mais à la fin du 13ème  siècle, apparaissent les armoiries religieuses (Dieu, Christ).

Les armoires relèvent aussi du paraître : identité et personnalité (milieu aristocratique, exemple: la cour de Bourgogne)

Blason et parenté

Les armoiries illustrent le système familial, la parenté étroite ou élargie (France et Italie).

En France, en Angleterre, et en Ecosse, les armoiries entières, sans brisures, sont réservées à l'aîné.

Sur le blason des familles nobles, un quart de l’écu porté par l’aîné d’une famille noble est réservé à la figuration des armoiries de ses ascendants : ce sont les quartiers de noblesse, dont le nombre augmente avec les générations nobles successives, si les unions ont lieu entre nobles.

Exemple : la reine d’Angleterre Victoria 1ère  (1819-1901) avait 144 quartiers de noblesse dans son blason.

Concurrence des blasons et armoiries

Les armoiries et le blason résistent au fil des siècles à l’arrivée de nouveaux concurrents, que ce soit dans le domaine de l’image, du relief  ou du signe  personnalisé écrit.

Apparaissent successivement :

                        les portraits : 14ème  siècle

                        les signatures : 14ème  siècle

                        les médailles : 15ème  siècle (Pisanello : 1430)

L'héraldique s'associe à l'emblématique (médailles).

L’héraldique (blason et armoirie), résiste à ses nouveaux rivaux en les intégrant, et demeure au cours du temps un signe distinctif particulier.

L’héraldique résistera aussi au 19ème  siècle à l’apparition de la photographie.

Cette étonnante survivance de l’héraldique sur une période aussi longue ne s’explique pas scientifiquement, mais son particularisme relève sans doute d’un autre domaine. Le grand héraldiste Michel Pastoureau parle de : « l’inéffable dimension mélancolique de l’hérialdique médiévale ».

Quelques références bibliographiques

Pastoureau (Michel) : Traité d'héraldique, Picard, Paris, 2009.

De Foras  Armorial de la Savoie, 1938

Armoriaux de la Savoie, de la Bresse, du Bugey, Faucigny et Chablais

Remarque :

Les traités armoriaux sont incomplets, car les recherches généalogiques sont toujours très longues, difficiles. Les archives ne sont pas toujours accessibles et parfois absentes ou détruites.

Donc notre présentation n’est pas exhaustive, le travail de recherche continue.

Armorial de Billième

L’armorial de Billième commencera par les familles les plus anciennes, en fonction des recherches et de l’existence de documents généalogiques.

La création des armoiries, du blason suivent les règles strictes de l’héraldique que nous avons rappelé brièvement avant de présenter les blasons des familles de Billième et des nobles  possédant des propriétés à Billième.

Les recherches généalogiques et historiques du conte de Foras et du conte de Mareschal-Luciane, de Billième, dans les archives de la commune de Lucey et dans les archives privées de Saumont et Thuiset  n’ont pas permis de reconstituer les armoiries des « de Billième », mais l’histoire de cette famille illustre de nôtre village éclaire ses alliances avec de grandes familles nobles et son rôle dans la formation du duché de Savoie.

Dans le 13ème siècle les de Billième sont alliés par mariages aux de Marestede la seigneurie de Lucey, à la grande lignée des de Seyssel, présente dans presque toute la Savoie, aux de la Forest, de la seigneurie de Chevelu, aux de Bavoz, de Mouxy et à d’autres familles nobles de Savoie.

La famille de Billième a eu un rôle important dans la construction et la formation du jeune Etat savoyard.  Nicolas de Billième, aux côtés de son suzerain, le duc de Savoie, a arbitré, en 1285, en faveur de Louis de Savoie pour l’attribution du pays de Vaud, (l’actuel canton de Vaud en Suisse) et l’apanage du château de « Pierrechâtel », qui jouera un rôle important dans l’histoire de la Savoie.

Cette négociation se conclura positivement pour Louis de Savoie (frère du duc), le pays de Vaud fera partie de la jeune Savoie.

Isabelle de Billième, fille de Nicolas, épouse en 1348 Aynard de Seyssel.

Louis de Savoie, devenu baron de Vaud, cautionne sa dot, annuelle, en remerciements des services rendus par son père, pour la somme importante de 25 livres-or de Savoie.

Hugues de Billième jure fidélité au duc Amédée VIII vers 1430 et lui rend hommage. Le même Hugues « trahit son serment et la cause du duc » quelques vingt ans plus tard. Le duc de Savoie, par lettres patentes du 7 septembre 1454 lui confisqua tous ses biens et il fut déchu de sa noblesse, ainsi que ses descendants. La seigneurie de Billième fut attribuée à Hugues de la Forest, de la seigneurie de Chevelu, en récompense des pertes engendrées par son service auprès du duc.

Billième changeait de seigneur et la famille originelle des de Billième s’exilait alors en terre étrangère, dans le royaume de France, à Saint Georges d’Espéranche, en Dauphiné.

Au  16ème siècle des « personnages appelés de Billième » sont encore observés à Yenne, note le comte de Foras, mais « ils ne sont jamais qualifiés de nobles » ...

Naissance, apogée, et déchéance d’une grande famille noble : la féodalité était sans pitié pour celui ou celle qui trahissait son serment et ses engagements, car ils menaçaient alors l’existence même de la Savoie en formation et en devenir.

Les informations graphiques suivantes représentent :

- le texte d’archives des de Billième

- le blason de la famille de la Forest

 

 

 

 

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11 mars 2010 4 11 /03 /mars /2010 18:04

Féodalité et noblesse à Billième

                                        Jean-Pierre TOURNIER  (Extraits) 

La Savoie féodale 

Le système féodal

Il s’instaure progressivement dans la Savoie du Moyen-âge avec le comte Humbert 1er aux Blanches Mains en 1048 et ses successeurs les comtes Odon, Amédée, Thomas, jusqu’à Amédée VIII, qui règne de 1391 à 1439,  prend le titre de duc, et transforme la Savoie en duché.

La société féodale 

Les grandes invasions puis la disparition de la monarchie carolingienne conduisent à un affaiblissement du rôle de l’Etat et à son remplacement progressif par une hiérarchie de pouvoirs de personnes liées entre elles et détenant autorité et propriété, durant la période s’étendant du IX au XIV ème siècle. Le système féodal s’établit sur les liens et les obligations entre ces personnes. Le serment de fidélité lie un homme à son seigneur, c’est l’hommage  qui crée une obligation réciproque entre le vassal et son suzerain.

En Savoie, la seigneurie devient la nouvelle circonscription administrative comtale, se composant de deux parties, les réserves terriennes du seigneur et les tenures, cultivées par les paysans libres ou assujettis. Le servage n’existait plus dans la Savoie du Moyen-âge, il avait été remplacé par le vilainage.

La condition de vilain était, certes peu enviable, du fait de l’attachement du paysan à la personne et à la terre du seigneur, mais il n’était pas sa propriété juridique. Il ne pouvait être vendu avec la terre, seuls les cerfs étaient « attachés à la glèbe ». Les droits de formariage et de mainmorte s’appliquaient au statut de serf ; si le vilain, non serf, échappait au chevage et à la corvée, il était toutefois soumis à la taille. L’excès des droits seigneuriaux applicables aux vilains était aussi tempéré par la contre-productivité engendrée par une exploitation économique excessive. Le vilain n’est pas une machine « taillable et corvéable » jusqu’à épuisement. 

Billième était un village pauvre où chaque personne productive comptait. Une exploitation continuelle du travail des vilains n’aurait ni enrichi le seigneur ni amélioré l’état physique de ceux-ci. Un intérêt bien compris limitait de fait les excès et injustices de la féodalité.

Le statut antique du servage n’a jamais existé dans toute l’histoire de la  Savoie.

Le privilège de l’immunité fait du seigneur un souverain sur sa terre, la jouissance du foncier dite bénéfice ou honneur est rémunéré en l’échange de services. Le fief, concession d’un vassal noble à un suzerain lui aussi noble, en l’échange d’obligations réciproques, combiné avec l’hommage et le bénéfice, constitue la  base de la féodalité.

Le système de la féodalité gagnera progressivement toute l’Europe occidentale durant le Moyen-âge.

L’organisation de la société féodale et les droits féodaux

La société féodale s’organise autour du fief, viager et révocable à l’origine, puis héréditaire après le 10ème  siècle. La transmission d’un fief s’accompagne d’un droit de mutation, le relief. Le droit d’aînesse permet d’assurer l’indivisibilité du fief.

Le seigneur a les droits féodaux et ceux du séniorat. Il jouit du ban (droits administratifs et de police), dont il tire les revenus, les banalités (four banal, moulin banal, etc.  ...) ; du droit de gîte (hébergement chez l’habitant), des droits fiscaux (taxes sur les ventes, les marchés, la circulation ; les impôts et tailles sur les paysans et les bourgeois de son fief).

L’aide est une obligation pécuniaire et financière versée par le vassal à son seigneur.

La société féodale est constituée en trois ordres : dans sa partie sommitale,  une noblesse héréditaire, hiérarchisée ; puis le clergé, avec, lui aussi sa propre hiérarchie, et ses seigneurs ecclésiastiques vassaux ou souverains selon qu’ils soient ou non détenteurs de terres (clergé et noblesse jouissent de nombreux privilèges, notamment d’exemptions fiscales), et enfin le tiers-état  représentant les bourgeois des villes et les paysans non asservis.

Apogée et déclin de la féodalité savoyarde

La féodalité avait initialement remplacé une organisation sociétale défaillante ou inexistante dans une période de troubles et de violences ; mais au fil du temps, de protectrice elle est devenue oppressive.

La résistance aux excès et aux abus féodaux s’organise par l’entraide et l’instauration d’institutions associatives : les confréries religieuses, les corporations de métiers, les associations de marchands et l’émancipation progressive des bourgeois des villes, (l’affranchissement).

Cette effervescence et cet esprit d’insoumission donneront naissance au mouvement communal au 12ème  siècle.

L’affranchissement des bourgeois des villes se réalise, le plus souvent sans violence, le seigneur octroyant une charte de franchise permettant le développement d’une prospérité bénéfique pour tous.

Les nombreux et divers droits seigneuriaux vont s’étioler au cours de la Renaissance et des Temps Modernes (16ème  – 18ème  siècles), car si certains sont désuets, ils sont surtout dans leur ensemble, socialement injustes et surtout économiquement contre-productifs. En Savoie, ils vont être remplacés par une fiscalité moderne, basée sur une connaissance précise des revenus.

La mappe sarde de 1728

L’instrument de connaissance des revenus agricoles, qui constituent alors l’essentiel de la richesse, va être réalisé par l’établissement d’un cadastre sophistiqué avec l’évaluation de la production de chaque parcelle.

L’intendant général de Savoie de Victor Amédée II est chargé par lettre patente du 9 Avril 1728 d’organiser cette vaste entreprise de mesure et de cadastration. Les relevés topographiques des géomètres sont d’une grande précision, ils emploient les méthodes modernes de la triangulation. Ce travail est fait en équipe, le géomètre est entouré du mesureur, et de l’estimateur qui détermine le revenu annuel des parcelles.

Les droits féodaux et seigneuriaux   seront alors remplacés progressivement par un système fiscal basé sur le calcul de l’impôt sur le revenu net des terres agricoles productives, après évaluation du revenu brut déduit des coûts de production.

Cette entreprise considérable et sans véritable précédent en Europe, hormis quelques expériences dans le Milanais, va doter la Savoie d’un outil fiscal très novateur. Les impôts sur les revenus agricoles sont étayés sur des bases réelles et réactualisées tous les cinq ans, (l’imposition des revenus agricoles étant similaire en 1740 à ceux de 2010, en monnaie constante et à 2% près).

Cette vaste entreprise de modernisation sera achevée par Charles Emmanuel III qui promulgue le 19 décembre 1771 un édit permettant le rachat des droits seigneuriaux par les paysans, associés en communautés, aux seigneurs laïcs ou ecclésiastiques. Le montant des droits est fixé par la Délégation Générale des Affranchissements. Le Sénat de Savoie enregistre l’Edit et le publie dans toutes les paroisses le 7 Janvier 1772.

Quand les armées françaises envahissent la Savoie le 21 septembre 1792 pour « libérer le peuple savoyard de la tyrannie », la féodalité avait déjà été vidée de sa substance et de ses effets néfastes progressivement et pacifiquement par négociations et transactions entre les divers intéressés.

Si les trois ordres de l’ancienne féodalité du Moyen-Âge demeuraient en apparence, la Savoie n’avait pas raté son passage à la modernité politique, sociale et économique, et n’avait nullement besoin de l’invasion armée d’une puissance étrangère pour provoquer cette accélération de l’Histoire ...

Seigneurie et féodalité à Billième au Moyen-âge

Les seigneurs successifs de Billième, nobles, vassaux du comte de Savoie résidaient dans le château actuel hébergeant l’ancien hôtel Berger-Marduel. La tour carrée principale abritant la porte d’entrée ogivale a été sectionnée en son milieu durant la période révolutionnaire (1794). Cette construction dotée de tours à escaliers et meurtrières n’était apparemment pas dotée de fossés d’enceintes. Les comtes  de Savoie n’ayant pas de châteaux à Yenne, les maisons fortes et châteaux seigneuriaux répartis dans les villages environnants contribuaient à maintenir la sécurité du bourg central.

L’édification du château seigneurial de Billième au 13ème siècle sera parachevée au 14ème siècle. La seigneurie de Billième y est affectée avec ses terres et ses droits et revenus féodaux joints, par décision du comte de Savoie.

La féodalité est maintenue par des lignées de familles nobles, liées par mariages à d’autres familles de statut semblable,  issues des seigneuries voisines, ou plus lointaines de Savoie.

Les familles nobles de Billième se sont dotées d’armoiries, de blasons et de devises.

La seigneurie de Billième s’étendait autour de la maison forte castrale.

Les droits féodaux seigneuriaux, nombreux et variés, s’appliquent aux bois (affouage), à la chasse, au pâturage, aux paysans travailleurs du domaine. En matière de justice, Billième est une juridiction simple, la judicature mage ne s’y applique pas : les détenteurs de la seigneurie de Billième n’ont pas le privilège d’ériger des fourches patibulaires pour faire exécuter une sentence de pendaison, comme d’autres seigneurs du pays yennois, (de Rubod ou du Villard).

La plus ancienne famille seigneuriale identifiée de nôtre village est celle des de Billième.

Messire Guiyon de Billième, chevalier, décédé avant 1283 est mentionné dans les archives de Lucey, ainsi que Lancelot de Billième en 1275.

 

  à suivre prochainement...
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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 17:04
le 17/02/2010film-copie-1.jpg
Pour mieux lire l'article : appuyer sur Ctrl et agissez avec la molette de la souris
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20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 19:26
Pour plus d'infos.....voir la mairiemairie-002
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4 octobre 2009 7 04 /10 /octobre /2009 14:39
allez voir cette video"Stand by Me" performed by musicians around the world on Vimeo ...c'est étonnant ce que la communication peut générer comme générosité universelle!!!
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